Le Lean ? …Ce n’est pas fait pour la gestion de crise !?
Parole d'expert
Un article de Manuel Jarry, directeur commercial chez Cubik Partners.
L’idée reçue
« Non, le Lean, c’est fait pour les processus stables et répétitifs, que l’on améliore au fur et à mesure... et non pour des situations imprévisibles et spécifiques ! Comme sur une chaine de production automobile par exemple ! »
C’est souvent ce qu’on pense, pourtant…
…Il est vrai que les variations qui amènent les situations de déséquilibre sont des ennemis du Lean. On cherche à stabiliser les process de l’organisation pour pouvoir ensuite les améliorer. Mais croire que « le Lean est une méthode pour les temps tranquilles ! » que « Ce n’est pas pour nos temps de grands bouleversements ! » c’est se tromper.
Voici en 5 points ce qu’il est important de savoir pour une gestion de crise
Point 1 : Maîtriser son territoire
Avoir une représentation claire de la situation, c’est-à-dire faire un point sur la cartographie des risques / points clés de la situation. Pour cela, il faut se rendre sur place pour voir où les choses se passent et ne surtout pas piloter depuis un lieu déconnecté de la réalité du terrain.
Point 2 : Savoir prioriser les sujets à traiter
On s’attaque aux problèmes les plus importants en premier :
- La sécurité des équipes
- La protection du client
- Etc…
Puis on définit les faits et les données qui nous aiderons à prendre de bonnes décisions. (taux d’incidence, nombre de lits, force du vent, Nombre de clients en attente de leurs commandes…) on sait bien qu’il n’y a pas de prise de décision efficace sans des indicateurs objectifs.
Point 3 : Apprendre à partager rapidement les informations clés de manière structurée
Pour cela quoi de mieux qu’une salle réunissant toutes les informations actualisées par les acteurs clés ? L’obeya Room joue parfaitement ce rôle en permettant de partager les éléments stratégiques de la situation.
Point 4 : Être sûr de ses fondamentaux
Dans la tempête, il faut savoir se raccrocher à des standards qui apportent de la sérénité et permettent de se concentrer sur les nouveaux éléments à traiter, avec des outils de résolution de problèmes qui malgré la pression de l’urgence forcent à bien comprendre l’origine du problème !
Point 5 : S’adapter vite et rapidement !
Dans une crise on peut manquer de personnel. Il sera donc primordial de savoir qui sait faire quoi avec un tableau de polycompétences et former sur la base de standards d’instructions solides (TWI).
En conclusion
Le Lean c’est surtout et avant tout un état d’esprit où la circulation de l’information est clé pour prendre les décisions au plus vite et coordonner l’ensemble des acteurs.
On sait maintenant que plusieurs catastrophes auraient pu être évitées ou minimisées :
- si des erreurs avaient été révélées plutôt que dissimulées,
- si des personnes avaient compris qu’en partageant leurs informations ils allaient atteindre ensemble leur objectif,
- si on avait pris des mesures pour que des erreurs qui avaient déjà eu lieu à plusieurs reprises ne se reproduisent pas.
Manuel